Grâce à la plume

Car oui, nous sommes des gens culturés.

Grâce à la plume

Messagepar Spy » 17 Avr 2006, 00:59

Bonjour à tous, ici votre chieur préféré !
*pousse Yoh hors de la scène*

Ne voyant aucun rôle play ici (Asuka et Radek, qu' est devenu votre "oeuvre" ?!?), j' ai décidé de me lancer (non, pas du haut d' une falaise, désolé de t' avoir fait espérer Benoit ^^) .
Je précise que les prénoms proviennent tous de Golden Sun car je cherchais des prénoms originaux et j' avais la flemme d' en trouver d' autre ; il n' y a donc aucun rapport entre GS et cette nouvelle (dans le sens littéraire je précise) .

Certains ont déjà eu l' honneur / le supplice (rayer la mention inutile) de lire ceci . ;)
J' attends des moins flemmards d' entre vous des critiques intelligentes par messagerie (si si ! ^^) et si possible de relever les fautes que je n' ai pas vues . lol
J' avoue m' être inspiré de plusieurs choses que certains reconnaitront aisément . :mrgreen:



    Grâce à la plume


Consignes du RP : Un traître doit se trouver parmi vos personnages.
Le personnage principal devra éviter un piège, pas nécessairement tendu par le traître.
Vous devez utiliser les verbes : gratter, essouffler, plonger et tambouriner.



L'air tiède de l'automne lui fouettait le visage alors qu'il avançait sur la lande déserte. Les yeux bleus et brillants de cet homme étincelaient bien que son visage blême reflétait une évidente impression de fatigue. Sa longue cape noire, trop grande pour lui, traînait à même le sol en accompagnant ses bottes rapiécées. Lorsqu'il arriva face à une colline, il aperçut une faible lumière. A son sommet, une maison délabrée, vestige d'un passé révolu, surplombait la vallée qui était à présent derrière ses pas. Seules les haies bien taillées agitées par la brise semblaient montrer un quelconque signe de présence humaine en ce lieu. L'homme marqua une pause en observant la timide lueur une poignée de secondes, il savait que son voyage touchait à sa fin.

Après avoir entrepris les derniers longs mètres le séparant de la maison, Pavel tendit le bras et frappa à la porte. Aucune réponse ne se fit entendre. Essoufflé par la montée de la colline, il n'avait plus la force de crier pour signaler sa présence. Il plongea la main dans la poche intérieure de sa cape et il en sortit un étrange objet ressemblant à une boîte à musique. Soudain, un son magnifique et surnaturel s'éleva dans les airs et brisa le silence de la nuit. Il émanait de la boîte que Pavel avait ouverte d'un geste vif et ordonné. Bientôt, la musique atteignit une telle intensité qu'il était désormais impossible d'ignorer la présence de quelqu'un. Les notes de la mélodie changèrent subrepticement jusqu'à devenir une complainte saisissante d'une terrible beauté.

La porte s'ouvrit sur une silhouette. Malgré la pénombre, on pouvait distinguer sur le seuil un homme aux cheveux argentés possédant un nez pointu et un désagréable air minaudant. Il ne cessait d'entortiller l'extrémité de son bouc autour de son doigt pour former une boucle bien nette. Son regard implacable n'était pas de nature à réconforter le visiteur qui se tenait devant lui. Les deux hommes se regardèrent droit dans les yeux comme si un fil invisible était apparu entre eux et leur permettait de se comprendre sans le secours des mots. Toutefois, malgré cet accueil glacial, l'homme qui avait ouvert la porte de sa demeure prit la parole :

- Tu n'es pas bienvenu ici, dit-il.

Pavel semblait s'attendre à un accueil de la sorte mais il ne cilla pas, il se contenta de fermer la boîte alors que son interlocuteur continuait à parler.

- Je ne t'ai pas invité. Lina et Sofia ne veulent pas te voir et moi non plus ! Retourne d'où tu viens et laisse nous tranquille ! beugla-t-il.

Pavel ne parut pas impressionné le moins du monde ce qui exaspéra encore plus la personne à laquelle il faisait face.

- Serais-tu devenu sourd ? Je t'ai dit de partir ! DEHORS IMBECILE !!! vociféra-t-il.

- Je serais ravi de connaître le raisonnement qui se cache derrière l'insulte, toutefois, je crains que nous ne devions remettre cette conversation à plus tard, la nuit est tombée et nous avons tous deux besoin de repos, Piers rétorqua Pavel.

Piers était si surpris par les propos de Pavel qu'il mit du temps avant de se rendre compte qu'ils étaient déjà rentrés malgré son hostilité évidente à son égard. Ils se dirigèrent directement vers un minuscule salon qui ressemblait à une sombre cellule capitonnée. Les murs étaient entièrement couverts de livres, la plupart reliés de cuir ancien noir ou brun ; un sofa râpé, un vieux fauteuil et une table bancale se tenaient dans un cercle de lumière faiblement diffusé par les flammes d'une cheminée. Pavel déposa alors sa cape de voyage près des flammes qui y crépitaient.

- Toujours aussi arrogant et mal élevé à ce que je vois ! lança Piers lorsqu'il eut reprit ses esprits.

Au fond du salon se tenaient deux femmes. L'une d'elles était brune ; elle était svelte et de grande taille avec des yeux aux paupières lourdes et une forte mâchoire. L'autre rejetait en arrière son voile de cheveux blond argenté et s'avançait d'une démarche élégante vers Pavel. Leurs regards se croisèrent. Pavel, pourtant sûr de lui jusque là, ne put réprimer la teinte rougeâtre apparaissant sur ses joues ; ses entrailles se tortillaient comme des serpents. Il eut comme l'impression de recevoir un sceau d'eau froide sur la tête lorsque sa voisine lui lança un regard noir.

- Comment nous as-tu retrouvés ? siffla-t-elle.

Elle s'arrêta, sa poitrine se soulevait au rythme rapide de sa respiration, le rouge lui était monté aux joues.

- Sofia, souviens toi ! Nous nous étions promis de nous retrouver à cette date, nous avions fait une promesse. Nous avions tous convenus de nous retrouver précisément ce jour et…

- Pavel, coupa Lina, les choses ont changé entre-temps...

- Lina, j'ai bravé tous les obstacles qui se sont dressés entre nous sans jamais baisser les bras, accorde moi au moins une chance de te prouver...

- CA SUFFIT ! gronda Piers.

Il se sentait trembler de fureur et il avait du mal à parler d'une voix égale. Il serrait les poings, les ongles enfoncés dans ses paumes.

- Tu ne nous as jamais apportés que des ennuis, ton obstination n'a d'égale que ta médiocrité ! Tu n'es qu'un arriviste forcené doté d'une arrogance de paon bouffi d'orgueil et à vouloir à tout prix te rendre incontournable, tu as fini par te rendre imbuvable !!!

Lina hocha presque imperceptiblement la tête et ouvrit la bouche, mais la referma presque aussitôt sans émettre aucun son audible. Pavel sentait les regards posés sur lui. Il laissa échapper une expression d'incrédulité mêlée d'agacement puis rétorqua :

- Je reconnais que j'ai fait énormément d’erreurs mais…

Lina haussa les sourcils et interrompit Pavel.

- Par un étrange phénomène, plus on redoute un événement, plus le temps qui nous en sépare prend un malin plaisir à passer le plus rapidement possible, alors qu'on donnerait n'importe quoi pour qu'il ralentisse. Les derniers jours avant ton arrivée semblaient défiler comme si quelqu'un s'était ingénié à faire tourner les horloges deux fois plus vite. Si tu es ici, c’est car dans un ultime sursaut de bonté, j’ai gratté de ma plume le message qui t’est parvenu la semaine passée t’indiquant où nous trouver alors que nous avions justement déménagé pour ne plus te voir ! J’ai toutefois voulu te donner une dernière chance d’ouvrir les yeux bien que je me doutais que tu n’aurais pas changé d’un iota !

Pavel dévisagea Lina comme s’il ne l’avait encore jamais vue, ses yeux devinrent écarlates.

- Tu étais prédisposé à m’aimer mais pas pour moi, seulement pour mon physique, tu es si superficiel pour toujours privilégier l’aspect plutôt que le fond ! Tu n’as jamais ne serait-ce que l’ombre d’une seconde imaginé ce que je désirai ou même qui j’étais ! Pensais-tu avoir en face de toi une poupée docile ?

Pavel était livide, il poussa un sanglot tragique puis fit volte-face. Il vit Sofia qui tenait à présent un plateau sur lequel reposaient plusieurs verres remplis de sang de baraskouaire, elle en tendit un à Pavel. Cet étrange breuvage, connu pour ses propriétés enivrantes et relaxantes, était vraiment la boisson qui convenait le mieux après un tel choc. Sofia était vraisemblablement partie à la cuisine pendant la tirade de Lina.

- Me… merci, balbutia Pavel.

Ce dernier avala cul sec le contenu de son verre. Une douleur brûlante se diffusait lentement dans son corps, il tituba puis glissa le long de la table. Sa vision se brouilla, le salon se fondait en un tourbillon de couleurs ternes. Pavel comprit que ce qu’il venait de boire était empoisonné. Il tenta désespérément de revenir à la porte d’entrée en se cognant contre les murs mais cette dernière était désormais verrouillée. Il utilisa vainement ses dernières forces pour tambouriner la porte dans un ultime acte désespéré puis il s’effondra.

- Pou… pourquoi ? demanda Pavel d’une voix faible alors qu’il gisait sur le sol.

- Tu ne m’as jamais regardée alors que je t’ai aimé dès la première fois que je t’ai vu. Tu n’as toujours eu d’yeux que pour ma sœur ! Nous avons tous essayé de te le faire comprendre mais ce fut peine perdue. Mon père savait ce que nous avions prévu de faire et il a essayé de te dissuader de rentrer sans arriver à te convaincre. Lina et moi n’en pouvions plus de cette situation. Je suis sincèrement désolée, Pavel.

Ces derniers mots prononcés, le visage de Pavel se renfrogna et il rendit son dernier souffle.
"L'important c'est de buter des monstres et de fouiller leurs cadavres..."Le petit Yoh illustré, livre 2, verset 14

civy a écrit:Si on lit le dossier sans connaître on a plutôt l'impression que "SSBM" c'est la dernière drogue à la mode, qu'on se retrouve en total "immersion" au point de jouir au moindre mouvement du Joystick (j'exagère à peine xD).
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