Comme ça faisait lo[ooo]ngtemps qu'il n'y avait pas eu de nouvelle nouvelle (ho ho) ici, je me suis dit que ça ne serait pas une mauvaise idée d'en poster une. ^^
Le titre n'est pas génial, aussi je m'en excuse (mais c'est vraiment quelque chose de difficile à trouver). Il y a sûrement des fautes, même s'il y a eu plusieurs corrections. Pour ceux qui auront le courage de lire jusqu'au bout, je serai heureuse de recevoir vos critiques, qu'elles soient mauvaises, ou même bonnes (on peut toujours espérer ^^'). Je ne suis pas encore une professionnelle, soyez indulgents !
C'est une histoire (très) librement inspirée d'un rêve que j'ai fait (je l'avais peut-être posté d'ailleurs (je ne me souviens plus (mais bon, on s'en fiche en fait...))) Heeem... Pour revenir au sujet... Bonne lecture !
" Elle recula prestement. Son épée était brisée. Elle pesta, comme si c’était le moment ! Elle se baissa, évitant ainsi d’avoir la gorge tranchée, et ramassa d’un geste vif le morceau de lame qui gisait à terre. De son autre main, celle qui ne tenait pas les deux fragments de l’arme brisée, elle saisit la dague qui se trouvait dans son dos. Le frottement de l’objet métallique arracha une plainte au fourreau, bien attaché horizontalement par des sangles au corps de la jeune fille.
Elle n’eut cependant pas le loisir d’apprécier cette douce mélodie, et en se retournant, coupa ce qu’il lui sembla être une main avant de replonger dans la mêlée. Elle esquivait les coups autant que possible, sentant les chocs contre son armure, grimaçant quand elle sentait la morsure d’une lame. La bataille faisait rage, et elle était incapable de dire qui avait l’avantage. Ce ne fut qu’au moment où la trompette de la retraite sonna pour l’adversaire qu’elle sut enfin qu’elle allait pouvoir se reposer.
Les troupes ennemies désertaient le terrain. Elle reprenait petit à petit son souffle. La jeune fille essuya sa dague couverte de sang sur le vêtement d’un cadavre à ses pieds, et la remit au fourreau. Elle la nettoierait avec attention plus tard. Elle était trop fatiguée.
- Eldeah !
Elle fit volte-face. Un jeune homme se dirigeait vers elle à grandes enjambées. Il était assez grand – il avait presque vingt ans – avait les cheveux courts et bruns, et les yeux sombres, presque noirs, si bien qu’on ne voyait pour ainsi dire pas ses pupilles. Il portait une chemise blanche – déchirée en plusieurs endroits et maculée de sang et de boue – sur un pantalon marron. Il avait deux ceintures, la seconde ayant pour seule fonction d’y attacher ce qui contenait son arme. L’épée qu’il tenait d’une main traînait par terre, et son fourreau faisait de même de l’autre côté. Sa technique de combat consistait en une utilisation de l’épée et du fourreau conjointement. La plupart des adversaires étaient déstabilisés par cette façon de se battre, dans laquelle il excellait, ce qui l’amusait beaucoup.
Elle se redressa, tenta d’avoir l’air présentable – ce qui est peine perdue après un violent combat – et demanda au jeune homme :
- Oui, qu’y a-t-il ?
Il s’arrêta brutalement. Il plissa les yeux, et la regarda fixement durant quelques secondes. Puis il fit demi-tour et repartit, en faisant un signe de la main.
- J’avais l’intention de voir comment tu allais, mais ta froideur me pousse vers d’autres horizons, à plus tard sûrement !
- Kheyl, attends ! …Ne fais pas l’imbécile, reviens ! s’écria la jeune fille.
Comme s’il n’avait attendu que ça, il revint vers elle, le sourire aux lèvres. Il posa une mains sur son épaule, et vérifia si elle n’avait l’air trop gravement blessée.
- Visiblement, tu n’as rien qui mérite des soins d’urgence, tant mieux, lui annonça-t-il.
- Je le sais bien, je m’en serai rendue compte… s’indigna-t-elle.
- Allons, tu es très contente que je me préoccupe de toi, pas la peine de le cacher ! insista-t-il lourdement.
- Pas du tout !!! répliqua-t-elle violemment.
- Tu rougis, se moqua le jeune homme. Hé, ne pars pas !
Eldeah avait amorcé un mouvement de fuite pour échapper aux sarcasmes du garçon, mais il l’attrapa par le bras et la ramena vers lui.
- Allons, ce n’est rien. Oh, remarqua-t-il soudain, ton épée est brisée ?
Il s’accroupit et observa l’arme de plus près. Il la prit doucement des mains de Eldeah, et passa son doigt au niveau de la cassure. Elle était nette, presque lisse. Il fronça les sourcils, c’était surprenant et inhabituel. Il savait que l’épée était de bonne qualité – et pour cause, elle avait été forgée par des nains ! – et le fait qu’elle se soit brisée était plutôt mauvais présage…
Il leva les yeux vers Eldeah, qui le regardait avec appréhension, comme si elle craignait qu’il lui dise que son épée ne pourrait jamais être réparée.
Elle était de taille moyenne. Elle avait les cheveux d’un magnifique noir de jais qui lui arrivaient dans le bas du dos, attachés par un ruban violet. Ses yeux étaient bleus la plupart du temps, mais parfois viraient inexplicablement au gris. Kheyl aimait beaucoup les regarder, il avait l’impression de pouvoir y lire une infinité de choses. Malheureusement, elle détournait souvent le regard. Elle portait une tunique d’un bleu crépusculaire aux manches longues et évasées sous une armure simple, qui la protégeait assez légèrement. Trop peu pour le jeune homme, mais bien assez pour elle. Elle avait un pantalon noir, et des bottes qui montaient jusqu’aux genoux. Une tenue à la fois légère et pratique pour bouger. Il s’attarda sur ses mains ; elle portait une bague au majeur droit, fine et simple, en argent, recouverte de runes. Elle se tordait les mains, comme en proie à une grande angoisse.
- Alors, tu crois qu’on pourra la remettre en état ? demanda-t-elle anxieusement.
Il sortit brusquement de ses pensées. La réparer ? Oui, sûrement…
- Je pense qu’un forgeron ordinaire n’y arrivera pas. Par contre, si tu lui demandes à lui…
- C’est à ça que je pensais. Je lui demanderai.
Kheyl se renfrogna quelque peu. Il fit la moue, puis se redressa. Il regarda alentour, il n’y avait presque plus personne sur le champ de bataille.
- Allons, rentrons au campement, dit-il à Eldeah, tu pourras y goûter un repos bien mérité !
Elle acquiesça d’un signe de tête, elle était très fatiguée. Il mit son bras autour de son épaule et l’entraîna doucement vers la plage où se dressait leur cantonnement.
~
Le soleil se couchait sur la mer, et ses rayons plongeaient dans l’eau, donnant l’impression que l’astre flamboyant coulait. Ils descendaient à pas lents sur les galets menant à la plage, soit par fatigue, soit par romantisme ; le premier choix semblant plus en accord avec Eldeah, et le second se rapportant d’avantage à Kheyl.
Quand ils arrivèrent sur le sable, quelqu’un au loin leur fit un geste de bienvenue. Ils voyaient enfin les tentes. Elles se trouvaient situées contre la paroi rocheuse qui formait un genre de falaise d’à peine quatre mètres de haut, et qui se recourbait de façon à créer comme une grotte. Entre elle et la mer, une bande de sable d’une vingtaine de mètres se déroulait.
- Je te laisse ici, je dois le trouver avant la nuit, annonça Eldeah.
- Je peux venir avec toi… proposa le jeune homme.
- …il serait préférable que j’y aille seule. Je me souviens trop bien de la dernière fois où vous vous êtes retrouvés face à face, il s’en est fallu de peu pour que vous engagiez un combat à mort.
- Comme bon vous semblera, votre gracieuse majesté !
Il lui fit un grand sourire moqueur et s’enfuit vers la tente de sa division avant qu’elle n’ait le temps de réagir.
Elle grimaça et continua son chemin. Elle se rendait à la tente où se reposaient les mages, les invocateurs, et les guerriers utilisant les incantations.
Elle s’arrêta devant l’entrée, souleva le morceau de tissu qui faisait office de porte, et passa la tête à l’intérieur.
- Excusez-moi, demanda-t-elle au premier venu, je cherche Sariel…
L’homme qu’elle avait interpellé se retourna et la fixa quelque secondes dans une allure d’incompréhension totale.
- Oh, fit-il enfin, vous voulez parler du seigneur Dunaël ? Je vais le quérir dans l’instant, je vous prie de bien vouloir vous attarder quelque peu ici.
Il s’en fut et moins d’une minute après, Sariel arrivait.
- Eldeah, quelle bonne surprise ! s’exclama-t-il, un sourire mystérieux flottant sur ses lèvres.
- Bonsoir Sariel, je m’excuse de te déranger, mais j’ai besoin de toi…
- Ne t’en fais pas pour ça, la rassura-t-il. Sortons, nous serons plus à l’aise pour parler dehors que dans ce qui nous sert de porte.
Ils se dégagèrent de l’entrée, et firent quelques pas vers l’immense étendue d’eau qui s’offrait à eux. L’air se rafraîchissait au fur et à mesure que les flots engloutissaient le soleil, mais ils n’avaient pas froid.
Eldeah observa le jeune homme à la dérobée. Il était réellement beau avec ses cheveux blonds tombant négligemment sur ses épaules, ses yeux bleus cristal et ses lèvres fines sur lesquelles s’attardait toujours un sourire intriguant. Ses vêtements blancs flottant doucement dans la brise lui donnaient une élégance digne d’un prince. On l’aurait facilement pris pour un ange.
- Je vois… murmura-t-il en examinant la lame. C’est une brisure bien étrange que celle que tu me présentes là…
- Es-tu en mesure de faire quelque chose ? Je veux dire…
- Bien évidement ! Allons, n’oublie pas que je suis un des plus grands mages du Royaume.
- Je le sais bien, hésita-t-elle. Mais je me demandais si ta magie pouvait faire quelque chose...
- Oh… Ce n’est pas parce que ma magie tend plus vers la magie noire qu’elle ne peut réparer ce qui a été brisé. Elle n’a pas la destruction pour seule fonction. Allez, suis-moi.
Il longea le bord de l’eau, laissant de légères traces de pas dans son sillage. Elle le suivait, un peu en retrait, se demandant comment il allait réunir les deux morceaux de l’épée entre ses mains.
- Hé là, maraud, lança Sariel à un serviteur. Ce chaudron, que fait-il ici ?
- Seigneur, répondit l’homme en s’inclinant très bas, il a été utilisé tantôt par un mage. Nous nous apprêtions à le retirer dans l’instant…
- N’en faites rien, ordonna-t-il, coupant court à ses excuses. Laissez-le en place. Vous pouvez vous retirer.
- Bien, Seigneur… fit l’homme en se courbant, avant de partir à vive allure, le pas pressé par la crainte.
Sariel, d’un signe de la main, signifia à la jeune fille d’approcher. Elle obtempéra, et se trouva devant le chaudron, rempli d’eau, entre la mer et la falaise.
- Reste là un instant, je te prie. Il me faut quelques ingrédients, je serai de retour dans peu de temps.
Elle acquiesça d’un mouvement de la tête, et s’assit dans le sable. Elle était au bout de la plage, là où personne ne se rendait. Elle était donc seule, et sûre de le rester. Elle tourna la tête vers l’horizon, contemplant le ciel et les nuages aux couleurs du soir.
Elle n’eut pas longtemps à patienter, le jeune homme fut bientôt de retour. Elle fut cependant surprise de le trouver accompagner ; d’autant plus quand elle réalisa qu’il s’agissait de Kheyl. Ils n’avaient jamais été en bons termes, elle était bien placée pour le savoir. Alors que faisaient-ils ensemble ?
Eldeah jeta un regard interrogateur au nouvel arrivant qui haussa les épaules en signe d’ignorance. Il ne savait visiblement pas pourquoi il était là. Sariel, de son côté, n’avait pas prêté la moindre attention aux deux personnes près de lui, il était uniquement concentré sur son chaudron, ajoutant de temps à autre un ingrédient à la mixture.
La jeune fille, toujours assise, le regardait, fascinée. Debout à côté d’elle, Kheyl regardait tour à tour Sariel, le chaudron, le ciel, Eldeah, puis de nouveau Sariel… Sentant sa patience atteindre ses limites, il finit par demander :
- Pourrais-tu daigner me dire ce que je fais ici, Sariel ?
Mais en plus de ne pas daigner le lui dire, il ne prit pas même la peine de montrer le moindre signe indiquant qu’il avait entendu la question. Cette absence totale de réaction eut pour effet d’énerver Kheyl au plus haut point. Il s’apprêtait à réitérer sa demande d’une façon bien moins polie quand il sentit la main d’Eldeah se poser sur lui dans un geste apaisant. Il se retint donc, mais prit une moue boudeuse.
Le soleil n’en finissait pas de se coucher, et la jeune fille se demandait combien de temps avait pu passer, et surtout comment il pouvait passer si lentement.
La potion semblait pourtant progresser, des volutes de fumée mauves s’échappaient maintenant du chaudron. L’astre flamboyant leur donnait d’étranges teintes.
Mais c’est sur Sariel qu’il produisait le plus d’effet. Dans ses cheveux blonds, ondulant légèrement sous la faible brise, on voyait des reflets oranges. Eldeah ne pouvait s’empêcher de penser à des flammes. L’ange aux cheveux enflammés.
Alors qu’elle observait ses vêtements blancs, eux aussi colorés de ce rouge orangé, Sariel l’interrompit brusquement dans ses réflexions en annonçant :
- Il est temps d’ajouter l’ingrédient final.
- L’ingrédient final ? répéta bêtement Kheyl.
Cette fois non plus, Sariel ne jugea pas nécessaire de lui répondre. Il tira d’un des replis de son vêtement immaculé un poignard finement ciselé, à la lame courbe, comme venant d’une lointaine contrée. Malgré tout, il paraissait évident qu’il avait été forgé par des elfes.
Eldeah n’eut pas le temps de se demander à quoi allait bien pouvoir lui servir cette lame, étant donné que la mixture semblait terminée. Elle vit Sariel fondre sur Kheyl à une vitesse vertigineuse. L’arme se trouvait plantée dans le cœur de son ami avant qu’elle n’ait pu amorcé le moindre geste. Elle resta un instant immobile, interloquée. Puis la panique surgit, et l’emporta sur la surprise.
- Kheyl ! Kheyl ! KHEYL !!!
Elle se tourna d’un seul mouvement vers Sariel, le visage brûlant de haine.
- Sariel, comment as-tu osé ? Comment as-tu pu ? Pour quelle raison ?!
Seul le bruit des vagues lui répondit. Sariel l’ignorait totalement. Bouillante de rage, frémissante de fureur, elle s’avança vers lui et le saisit par le col.
- Je t’ai posé une question ! hurla-t-elle.
Il posa ses yeux bleus limpides sur elle, presque l’air étonné. Il avait le visage aussi calme et serein qu’à l’ordinaire, ce qui ne fit qu’accroître l’état de colère avancé dans lequel se trouvait la jeune fille.
- Que fais-tu ? lui demanda le garçon de façon tout à fait inattendue.
- Euh…je…je… balbutia-t-elle, prise au dépourvu, relâchant sa prise.
- Tu voulais réparer ton épée, non ? fit-il en se dégageant complètement de son étreinte. Alors laisse-moi faire, veux-tu ?
Elle recula d’un pas, complètement désemparée, ne sachant comment réagir à ce comportement. Elle jeta un œil à Kheyl, allongé sur le sable, mort, une expression d’incompréhension sur le visage. Les larmes lui montèrent aux yeux. Malgré tout ce qu’elle aurait pu en dire, le jeune homme avait une énorme importance dans sa vie. Il était celui qui se préoccupait en permanence d’elle, celui qui la faisait rire, qui la consolait, celui à qui elle se livrait, celui qui lui confiait parfois ses craintes… Elle fixa de nouveau Sariel, ses battements de cœurs s’accompagnant de pulsions de haine. Les derniers rayons mourants du soleil le faisaient flamboyer. L’ange tombé en Enfer, au milieu des flammes, s’était changé en un puissant démon.
Il s’approcha de nouveau du chaudron, et brandit les deux morceaux de l’épée brisée au-dessus. Il prononça quelques mots à voix basse que Eldeah ne put entendre – elle n’aurait de toute façon pas compris puisqu’il parlait sûrement en langage ancien. Durant quelques secondes, elle crut qu’il ne se passerait rien. Puis une lueur rouge émana du corps à côté d’elle. D’abord faible, elle prit de la vigueur en quelques secondes. Elle regardait avec appréhension, et sentit brusquement un violent courant d’air glacé. Ensuite, plus rien. La lueur rouge avait disparu, et le courant d’air semblait n’avoir jamais existé.
Elle se tourna vers Sariel, perdue, comme espérant une explication. Elle le vit plonger la main dans le chaudron et en ressortir lentement son épée, en la tenant par la poignée. Elle était en un seul morceau. Sariel fit un pas en arrière, et s’approcha de la jeune fille lentement, tenant cérémonieusement l’arme. Il la lui tendit, comme accomplissant un rituel. Elle saisit la poignée, et observa de près la lame. On n’aurait pu deviner que, quelques instants plus tôt, elle s’était trouvée brisée. Elle regarda désespérément le jeune homme en face d’elle, mais aucun éclaircissement n’était inscrit sur son visage.
- Tu ne comprends pas ? demanda-t-il inutilement.
Elle secoua la tête. La haine laissait peu à peu place au désespoir.
- Ton épée est une épée maléfique. Elle est emplie de magie noire, expliqua-t-il sans se soucier un instant du tact ou de la délicatesse. Je suppose qu’au cours des tes combats, tu as dû te sentir parfois envahie d’une terrible soif de tuer, peu importe qui étaient les ennemis. Tu n’as jamais compris pourquoi, continua-t-il, lisant dans son regard qu’il avait raison. Cette épée se nourrit d’âmes. Elle les dévore. Seul cela lui apporte satisfaction et contentement. Et seul un sacrifice pouvait la reformer.
Il jeta un œil indifférent au corps inanimé de Kheyl.
- Tu as voulu la réparer, voilà qui est fait. Je ne te demanderai rien en échange, je peux bien faire ça pour toi… acheva-t-il dans un murmure.
Sur ces mots, il tourna les talons, et retourna vers le campement.
Eldeah peinait à assimiler ces dernières informations. Elle dirigea son regard vers Kheyl, et sentit ses yeux s’embuer à nouveau. Il était mort. Mort. Pour une stupide lame brisée. Il riait encore avec elle quelques minutes auparavant… Et maintenant il était bel et bien mort. A jamais. Mort. Mort. Ces mots lui tambourinaient le crâne. Plus rien n’avait d’importance. Elle regardait celui qui avait vu sa vie sacrifiée pour réparer une lame qui dévorait les âmes. Elle lâcha l’épée, n’ayant pas la force de la jeter loin d’elle. Cette épée maudite… Elle l’avait tué. Elle… Il était mort… Mort…
Elle tomba à genoux sur le sable, et s’effondra en sanglots. Seul le bruit de ses pleurs rompait la mélodie du flux et du reflux des vagues. Il n’y avait qu’elle sur cette plage déserte, et elle donnait libre cours à son chagrin. Elle pleurait sans pouvoir s’arrêter, terrassée par la douleur, devant le corps sans vie de Kheyl.
Le soleil avait laissé place à la lune, qui éclairait la plage de sa froide lumière, et faisait se refléter dans les larmes de la jeune fille éplorée de magnifiques éclats argentés…"